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      Le 
        rôle du système extra-scolaire 
       
        Bien utilisé par un médiateur, clairement rapproché 
        de concepts scientifiques validés, le film "La guerre des 
        étoiles", réalisé par Georges Lucas, peut devenir 
        un outil qui aide les élèves à mieux appréhender 
        la physique des planètes. 
         
        Pour André Giordan, tout ce qui peuple le quotidien des élèves 
        doit servir dans le cadre d’un cours. « Un élève 
        de Zep ne s’intéressera pas spontanément au héros 
        de tragédie. Il faut partir de ses propres héros, Zidane, 
        les candidats de la Star Académie, les vedettes de cinéma 
        pour lui faire comprendre la notion de héros et aboutir sur celle 
        du héros classique ». Alors que beaucoup de pédagogues 
        rejettent la « junk culture » (« Culture poubelle », 
        terme qui dénonce la culture des plaisirs qui satisfont les sens 
        de manière rapide mais destructrice : nourriture, drogue, jeux 
        vidéos, publicité, etc. ) et les connaissances parasites 
        des jeunes, André Giordan s’en sert pour les ouvrir à 
        d’autres savoirs. Certaines séries télévisées 
        ou phénomènes de mode s’y prêtent facilement. 
        Le film « La guerre des mondes » de Steven Spielberg est l’occasion 
        de retravailler la climatologie. La série Urgences d’aborder 
        la biologie autrement, La guerre des étoiles d’étudier 
        la physique des planètes différemment.  
         
        Les médias peuvent également conduire à la science. 
        Jamais les kiosques n’auront exposé autant de magazines sur 
        la science (Cosinus, Science&Vie junior, la Hulotte, Pour la Science, 
        la Recherche…), jamais les radios n’en n’auront autant 
        parlée (Science Culture, Infoscience), même la télévision 
        lui réserve quelques émissions (C’est pas sorcier, 
        E=M6, Savoir plus Science, Les grandes énigmes de la science…). 
        Sans parler d’Internet qui regorge de sites (Futurasciences, Cybersciences…), 
        journaux et blogs plus ou moins sérieux. Pourtant, cette mobilisation 
        a peu d’impact. Et pour cause. « Seule une minorité, 
        généralement issue d’un milieu social aisé 
        ou interpellée par des parents ou professeurs passionnés, 
        accède à ces médias », souligne Marie-Christine 
        Blandin. 
         
        Quant aux grands évènements, tels que la « Fête 
        de la science » ou « 2005, Année mondiale de la physique 
        », ils ne font pas d’émules parmi les rangs des indisciplinés 
        et élèves en difficulté. Même constat pour 
        les musées et multiples activités extra-scolaires proposées 
        par des associations. À l’instar des associations nationales 
        spécialisées dans la diffusion et la pratique des sciences 
        et techniques, Petits Débrouillards et Planète Sciences 
        notamment, et des nombreux autres clubs et associations de découverte 
        scientifique qui « vident la mer avec un seau », explique 
        Claudine Hermann, de Femmes et Sciences. « Cette année, nous 
        avons touché 2 500 élèves, filles et garçons 
        des classes d’Ile-de-France, pour les sensibiliser au savoir scientifique. 
        C’est énorme pour notre petite association mais ridicule 
        pour l’Ile-de-France », et a fortiori pour les élèves 
        de France et de Navarre… « Le Conseil national des Ingénieurs 
        et Scientifiques de France fait le même travail, les métiers 
        de la métallurgie rencontrent les collégiens, les initiatives 
        se multiplient, mais c’est un puit sans fond », selon elle. 
        Certains, comme Bertrand Labasse, auteur en 1999 d’un rapport sur 
        la médiation des connaissances scientifiques et techniques pour 
        la commission européenne, sont beaucoup plus critiques : « 
        l’absence de partage d’expériences conduit à 
        multiplier des efforts redondants, à disperser leurs effets mais 
        aussi à négliger des approches originales et pertinentes 
        ».  
         
        Toutes ces initiatives parsemées devraient être répertoriées, 
        classées et surtout mutualisées, conclut l’ensemble 
        des rapports. Parallèlement, il faudrait briser l’image négative 
        des universités et « ne plus pratiquer les sciences à 
        l’usage exclusif des futurs chercheurs et ingénieurs », 
        plaide André Giordan. Pour cela, une réévaluation 
        des contenus et des méthodes pédagogiques semble s’imposer 
        : quelles sont les bases fondamentales pour tous ? Quel est le rôle 
        de l’enseignant ? Quels sont les choix didactiques ? « De 
        simples toilettages ne sont pas suffisants », précise Maurice 
        Porchet. C’est un vaste chantier qu’il faut engager pour «reconsidérer 
        l’enseignement des sciences de l’école à l’université». 
        Ainsi, « la fin de la science » annoncée par certains 
        philosophes s’effacera devant « l’arrivée », 
        tant espérée par Maurice Porchet, « d’une nouvelle 
        génération d’universitaires et de chercheurs qui aura 
        la lourde responsabilité de redonner de l’espoir à 
        notre pays ».  
           
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