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Au fil des potentialités du corps

André Giordan


Je vous propose de partir pour une aventure sur vous ! Vous êtes venus pour parler du corps, sentir le corps. Partons pour une aventure sur vous…
Votre corps est votre soubassement ; c'est à travers lui qu'on peut parler, qu'on peut comprendre. A travers lui, on peut sentir,  il révèle nos émotions. Il importe d'essayer de mieux le comprendre… en sortant de l'image véhiculée par l'école : ce corps contraint fait pour rentrer dans le rang, ce corps enseigné, coupé en morceaux. Aujourd'hui les jeunes ont beaucoup de mal à s'intéresser à leur corps, on les a désintéressés à l'école...

Commençons sur des bonnes nouvelles ! Il n'est pas toujours facile de s’approprier son corps… alors installez-vous bien sur vos chaises, respirez bien par le ventre, mettez les pieds à plat et puis, si votre sommeil arrive, ne vous forcez pas, il y a des matelas au premier rang exprès, venez…
N'hésitez pas, vous récupérerez la conférence, de toute façon elle est enregistrée….

Tous vainqueurs !..

Première bonne nouvelle : je voulais saluer tous les vainqueurs qui sont ici. Oui ! Ici il n’y a que des vainqueurs !.. Une fois au moins dans la vie, nous avons été premiers. Un jour, ce spermatozoïde-là a rencontré cet ovule-là et vous… voilà... C’eût été un autre, ce n'aurait pas été vous… un demi-frère ou une demi-sœur… mais pas vous. Et vous ne seriez pas là aujourd'hui.
A quoi cela tient une vie, nous sommes tous incertains. Est-ce que vous penser déjà à calculer la chance que vous aviez de naître ?.. Non ! Faisons le calcul ensemble. Songez à l’éjaculat de votre père : 100 millions de spermatozoïdes. Ce qui pour vous faisait une chance sur 100 millions de naître. Du côté de la mère, 1 million d'ovules environ dans les ovaires. Donc, une chance sur 1 million. Probabilité de naître : une chance sur 100 000 millions côté papa que multiplie un million côté maman égale une chance sur 100 000 milliards !..  Sur un seul coup… Quel veinard, nous avons été chacun…
Il faudrait en plus prendre en considération le fait que nos parents auraient pu ne pas se rencontrer ou rencontrer d'autres personnes ce qui revient au même. Sans compter, les millions de générations qui nous ont précédé où il a fallu la même probabilité chaque fois. Nous sommes tous des êtres extrêmement incertains. Plus la peine de jouer au loto, vous avez déjà gagné.

Songez également, que sur un siècle il y a cinq générations. Sur 10 siècles, si l'on remonte jusqu'à Saint-Louis, cela fait un million de milliards de parents. Or, sur la Terre à ce moment-là, il n'y avait pas un million de milliards de parents. Le premier milliard d'humains a été dépassé au moment de la révolution française.
Ce qui veut dire, autre bonne nouvelle que nous sommes tous cousins. Nous avons tous des ancêtres communs.

Incertain avec seulement deux certitudes

Êtres incertains de naissance, nous avons deux certitudes. La première certitude, est celle d'exister. Félicitons nous d’exister et valorisons l'existence. La deuxième certitude malheureusement, c'est qu'il nous faudra mourir. Pas question d’être triste, comprenons seulement pourquoi ?.. En fait, la mort fait partie de la Vie.
Tout est fait dans l'évolution de la vie pour préserver l'espèce et non… l'individu. Tout est fait pour que l'espèce se reproduise. Il y a le plaisir à faire l'amour. Qui aurait pensé autrement à faire de tels gestes ! Il existe les phéromones pour attirer le sexe opposé. Ensuite, tout est fait pour protéger le bébé à naître avec par exemple, l'enfantement dans le ventre de la mère pour notre espèce. Ensuite, l'éducation accompagne l'enfant jusqu'au moment où il peut à son tour se reproduire. À ce moment-là, les parents peuvent disparaître.
Notre espèce a un petit plus ; on ne disparaît pas tout de suite au moment de la reproduction. Dans nombre d'espèces, le mâle est dévoré au moment de la reproduction. Triste sort pour lui, chance pour la survie de l’espèce. Ses protéines nourrissent la descendance…

Incapable de vivre seul

Incertains avec seulement deux certitudes, il nous faut prendre conscience que nous sommes incapables de vivre seul. Chacun de nous est totalement dépendant de l'environnement pour respirer ou pour manger. Nous sommes dépendants de l'autre dans nos interactions sociales, c’est ainsi que nous avons appris à parler. Nous dépendons aussi de la culture qui nous enrichit et qui nous habite.
Et nous dépendons enfin de ces autres qui sont sur nous, en nous... et qui contribuent à nos vies. En premier, les acariens. Ils sont sur nous, sur nos vêtements, ils grignotent notre peau, et vous ne pouvez pas les éviter. Nous avons aussi des hôtes occasionnels. Comme par exemple, les poux dans vos cheveux. Et puis, dans nos cheveux, des pellicules, en fait des champignons !
Dans notre bouche, nous trouvons d’innombrables bactéries. Nous les partageons à chaque bisou. Des bactéries, nous en avons de partout, notamment dans notre intestin. 99,9% ne sont pas pathogènes. La plupart au contraire, nous sont bénéfiques. Elles nous synthétisent par exemple, les vitamines ou récupérent des oligo-éléments. Elles nous aident également à digérer. Nous avons d'ailleurs plus de bactéries que de cellules !
En plus des bactéries, nous sommes infestés de virus. Rares sont pathogènes, comme celui du sida, celui de la grippe. La plupart des virus nous apportent des éléments en plus, du matériel génétique. Nous le transmettons à nos descendants, l’évolution a pu se faire en partie ainsi. Dès lors, ne pouvons-nous pas dire que nous sommes à la fois un zoo et un jardin botanique ambulant !...
Vous ne pourrez donc plus vous sentir seul. Même au cœur de votre corps, dans vos propres cellules, vous avez ce que l'on appelle les « mitochondries ». Ce sont elles également des bactéries qui nous aident à vivre. Nous leur offrons le logement, et en échange elles nous offrent une énergie à bon compte.
Notre propre corps accueille les étrangers en lui pour vivre… alors que tant de gens veulent les repousser… Ceci dit, les plantes font encore mieux que nous. Elles ont accepté en elles des bactéries appelées « chloroplastes » qui fabriquent directement de la matière vivante. Et ce, avec un peu de gaz, d'eau et de lumière. Plus besoin de manger, plus de famine ! D'ailleurs, à l'heure actuelle des recherches sont menées pour greffer des chloroplastes sur la peau humaine.

Un tout hyper organisé, hyper complexe

Même en étant toutes ces « êtres » (vivants) à la fois, je demeure un tout organisé. Mon corps, est une superbe structure  vraiment très sophistiquée. Si je le décompose, je trouve 100 organes, 800 tissus, 40 à 60 000 milliards de cellules, 610 molécules et surtout, 1027 atomes. Un 1 suivi de 27 zéros ! C'est-à-dire, que votre corps est composé d’un milliard de milliards de milliards d'atomes. N'est-ce pas merveilleux de posséder autant de pièces ? Alors, respectez votre corps, prenez en conscience.
Et, ce tout que nous sommes, est extrêmement complexe. Nous sommes constitués d’organes faits de tissus, eux-mêmes constitués de cellules, d’infinies structures bien particulières. Par exemple, prenez un simple poil. Un poil « ça » ne semble rien, puisqu’on les arrachent sans ménagement. Pourtant il comporte 50 000 cellules. À sa base de chaque poil, il y a un petit muscle qui fait qu'il se hérisse quand vous avez peur ou froid. Toujours à sa base, il y a une petite glande sudoripare qui sécrète du sébum, c'est-à-dire une sorte de pommade qui vous protège la peau. En plus, les poils sécrètent des phéromones qui vont attirer l'autre. Alors pourquoi supprimer ces poils, la mode fait parfois faire de bien étranges choses.
Autre exemple de structure complexe : nos reins. Mal considérés, on les envisage généralement comme de simples passoires, censées filtrer le sang. En réalité, chaque rein est constitué d'un million de néphrons, chacun d’une complexité surprenante. Un million de néphrons dans un organe qui n'est pas plus gros qu'un verre à eau. Rendez-vous compte, autant de cellules dans un si petit organe. Aucune de nos usines n'arrive à la hauteur de cet organe. C'est la paroi des néphrons qui sert de « machines ». Le sang y est filtré et ensuite est absorbé en fonction des besoins du corps. Et le tout grâce à des enzymes –de magnifiques petits outils très sophistiqués-, qui font le travail à des températures normales aux alentours de 36°, 37°. Pour faire le même travail, un rein artificiel fait à peu près 1 m³.
Un autre organe incroyable est le foie. En général, on ne pense à lui que lors de la « crise de foie ». Pourtant en permanence, il « bosse » discrètement. Cet organe regroupe des dizaines de fonctions. Par exemple, il régule le sucre dans le sang : il le récupère quand il y en a trop et en rejette quand il en manque. Il synthétise également des protéines comme par exemple celles qui servent à la coagulation pour permettre à nos coupures de cicatriser. A partir des produits qu’il récupère, le foie synthétise aussi des phospholipides qui vont servir de membranes à nos cellules. Il fabrique les globules rouges pendant la plus jeune enfance ensuite, il servira à les détruire pour récupérer le précieux fer. Le foie sécrète encore la bile. Songez que la bile est fabriquée à partir des déchets du foie ; évacuée par la vésicule biliaire, elle active encore la digestion, notamment des lipides. J'arrête ici mon énoncé ; le foie a encore bien d'autres fonctions.

Si nous sommes d’une complexité rare ; cela vient de notre organisation. Nous sommes bien plus que la somme de nos différentes parties (organes, cellules, atomes,..). Par exemple, je pourrais démonter Mme Pampuzac en morceaux –c’est bien sûr une expérience de l’esprit !. Toutes ses parties seraient là, et pourtant elle, elle ne serait plus là. Ce qui veut dire que nous sommes autre « chose » que la somme de nos parties.
Ce sont les liens entre nos parties qui comptent en priorité. Tous les organes se « parlent » entre eux, toutes nos cellules échangent entre elles. Ils/elles utilisent des messages électriques, des messages hormonaux. En général, on pense que le cerveau contrôle tout ; en vérité, la plupart du temps, notre corps fonctionne par interactions entre les différents organes, sans l’intervention du cerveau.
La communication principale dans le corps n’est pas descendante ou ascendante comme dans les Etats ou les entreprises, elle est d’abord transversale. En fait, les informations ne remontent au cerveau que quand il y a crise. Par exemple, pour l'eau du corps, la plupart du temps cette matière est régulée sans que vous en ayez conscience. C'est simplement s'il en manque trop que le cortex est informé afin de trouver une source extérieure : nous avons soif.

Pas cher !

Malgré notre hyper-complexité, notre hyper-sophistication, notre corps n'est pas cher ! En effet, sur le plan biologique, les deux tiers de notre corps sont constitués… d'eau. Le reste, un peu de sucre, un peu de lipide, quelques protéines, une pincée de sels minéraux, juste un peu d’oligoéléments… et puis un zeste de matériel génétique, ce que l'on appelle les acides nucléiques.
En ce qui concerne les atomes qui nous constituent, 96 % de notre être repose sur quatre d'entre eux. Le carbone, l'hydrogène, l'oxygène et l'azote.... Auxquels s’ajoutent de très nombreux autres atomes, mais en très faible quantité, dont un petit peu d'or ! Je me suis « amusé » à faire le calcul ; en prenant le prix des matériaux purs que l'on peut utiliser dans la chimie. Notre corps coûte environ 100 € en matière !.. Pas cher pour ce que c’est…

(Je vous propose, d'échanger ou de méditer pendant deux minutes sur ce que ces propos provoquent en vous. Comment votre corps réagit-il ?..)

De très hautes capacités

J'ai encore une bonne nouvelle à vous annoncer. Même si vous n'êtes pas chers, vous avez de très hautes capacités. Entrons en vous, ce qui fait votre corps, ça n'est pas la superficie, c'est son intérieur. Arrêter d’en rester à la superficie ou à l’apparence ! L'important est de sentir ce qui se passe en soi.
Vous savez produire 3 millions de produits différents. Ce n’est pas rien… Et parmi ces 3 millions, il y en a environ 30 000 qui sont de véritables machines-outils hypersophistiquées. Ce sont les enzymes ; elles agissent au moment précis, à l'endroit exact et à des températures très faibles. Dans notre corps, chaque seconde, des dizaines de milliers de réactions chimiques ont lieu dans chacune de nos cellules.
Au seul niveau cognitif, songez que votre corps est capable de mémoriser 32 sonates de Beethoven !.. Du moins certaines personnes peuvent le faire. Au passage, on notera que l'on a beaucoup de capacités qui ne sont pas suffisamment exploitées. Notamment parce que l'école et la culture ne sont pas suffisamment au point.
Si nous avons ces grandes capacités de mémorisation, c'est parce que nous possédons quatre mémoires. D’abord, la mémoire cognitive bien sûr, avec ses sous-mémoires comme la mémoire de travail, la mémoire à long terme. On pourrait décomposer encore son fonctionnement avec les mémoires sémantique, lexicales. Il y a aussi évidemment la mémoire des émotions. L'on sait aujourd’hui que les processus de mémorisation ne se jouent pas uniquement au niveau du cerveau ; le ventre à travers ses réseaux de cellules nerveuses intervient fortement dans la régulation des émotions. On dit que le ventre est un « deuxième cerveau », encore peu connu. La science est encore peu avancée dans ses connaissances là.
Enfin, nous avons la mémoire de la mémoire avec le lobe frontal. On pourrait également parler des mémoires enfouies que vous tentez de faire émerger avec les psychothérapies. La plupart des personnes ont d’ailleurs une idée erronée de ce qu’est la mémoire. On pense en général que ce sont quelques zones du cerveau qui forment la mémoire alors qu'en vérité c'est l'ensemble du corps. De même, on pense que la mémoire fonctionne comme un disque dur d'ordinateur alors qu'en réalité plus on apprend, plus l'on peut apprendre. Notre capacité de stockage n'est pas limitée ; notre mémoire est un réseau. Autrement dit, plus nos cellules nerveuses font des liaisons, plus l'on peut stocker de choses.
Autre mémoire, la mémoire génétique. C'est elle qui nous permet de conserver ce qui vient de nos ancêtres. Transmis à travers l'ADN, ces informations nous permettent de fabriquer nos fameux 3 millions de produits ; elles sont toutes stockées dans chacune de nos cellules pour que chacune ait toute l’information nécessaire.
Pour bien comprendre l’importance cette mémoire génétique, prenons  la recette de la ratatouille ! Pour l'écrire et la stocker, il vous faut à peu près 1500 signes. Pour « fabriquer » votre propre corps, il faut environ 1 milliard et demi de signes. Ce qui équivaut à 1000 encyclopédies de 1000 pages. Ainsi, ces 1000 encyclopédies de 1000 pages, sont stockées dans chacune de nos cellules. Le tout est dans la partie, étrange logique que le corps…
Une autre mémoire intéressante, c'est la mémoire immunologique. Notre corps a la capacité de garder en mémoire les agressions du passé, afin de pouvoir y répondre dans le présent et le futur.
On peut encore parler, de la quatrième mémoire, la mémoire culturelle : la mémoire de nos bibliothèques ou médiathèques. Une partie est en nous et nous participons à cette mémoire-là en écrivant des livres ou en publiant des fascicules.

Un flux…

Mémoires multiples et pourtant nous nous ne sommes qu'un flux... Notre mémoire est reconstruite en permanence, notamment chaque nuit pour la mémoire cognitive. Nous sommes des êtres constants et, en même temps, nous reconstituons en permanence notre pensée.
Ensuite, un flux de matières ; je suis ce que je mange puisque ce sont les nutriments que j'absorbe qui vont constituer la matière de mon corps. Pour la petite histoire, dans une vie, un européen, mange 4 bœufs, 20 porcs, 8 moutons, 450 poulets, 250 kg de poissons, 3000 kg de pain, de pâte et de riz, 7000 kg de fruits et légumes, 6000 kg de beurre, d'huile, de margarine, tout ça dans une vie. Soit l’équivalent d’un 40 tonnes !
Sans compter l'eau, dont nous consommons 60 000 litres. Evidemment, si cela rentre, « ça » sort. Dans une vie, on rejette l'équivalent de quatre semi-remorques d'excréments et de mictions diverses...
Ainsi donc, nous renouvelons la matière de notre corps en permanence. Par exemple, tous les mois, nous renouvelons l'eau de notre corps. Si l'on se revoit dans un mois, j'aurais l'impression que c'est encore vous et pourtant, deux tiers de votre corps sera nouveau. De même, pratiquement chaque année nous changeons toutes nos cellules… Nous sommes neuf chaque année…

Produit d’une longue histoire

Je suis un flux, et pourtant je suis le produit d'une longue histoire...
« Pour que cela soit supportable, je vous invite à fermer les yeux et je vais vous la conter): « je suis parent avec tous les hommes, puisque tous me ressemblent, tous ont deux yeux fichés au milieu de la figure et le nombril calé au creux du ventre. Tout cela est normal, je partage une longue histoire avec eux sur le plan biologique et culturel et j’ai de nombreux ancêtres communs.
Je ris, je vis en société, comme les autres primates. 99 % de mes gènes sont semblables aux leurs. Normal, l’histoire des hommes s'enracine dans celle des primates. Nombre d'animaux en apparence plus simples comme le lapin, le raton laveur, ou la souris ont comme moi une peau, des poils, du sang, un cœur, un cerveau. Je mange, je respire, je me reproduis comme eux. Normal, l'histoire des hommes, celle des primates s'enracine dans celle des mammifères, des reptiles et des poissons.
Les mouches et les vers comme moi ont une bouche, un tube digestif, des artères, des ganglions nerveux. Normal, l'histoire des hommes, des primates, des mammifères, des reptiles, des poissons est le prolongement de celle des animaux. Sans doute avons-nous quelques ancêtres communs dans les vers.
Les animaux unicellulaires contiennent comme moi un noyau nanti de chromosomes et de mitochondries. Nous métabolisons les mêmes enzymes. Les bactéries adorent les mêmes sucres que moi, maintes de leurs protéines ressemblent aux miennes. Normal ! Je partage une longue histoire avec tous les êtres vivants, celle de la vie.
L'eau, l'air, la terre comporte comme moi les mêmes éléments. Mes atomes de fer, mes atomes d'ions sont identiques à ceux d'un morceau de fer ou d'un litre de mer. Il en va de même pour mes neutrons, mes protons, mes électrons. Normal ! Tout cela est dans les étoiles. Je partage une longue histoire avec l'ensemble de la matière de la terre, avec la matière du soleil, notre étoile la plus proche.
Tout a commencé il y a bien longtemps, entre 9 et 25 milliards d'années. Les atomes se sont rassemblés, les molécules se sont rassemblées, les premières cellules sont apparues. Elles se sont divisées, puis rassemblées. Ça a fait les premiers animaux qui se sont développés, diversifiés, qui ont grandi. Ces divers animaux ont continué à se complexifier. Et puis, plus précisément sont apparus les premiers vertébrés, les mammifères, les primates et… moi !

Me voilà, sur cette planète qui tourne à 1670 km/h sur elle-même à l’endroit où nous sommes, qui file à 30 m secondes autour du soleil. Un soleil qui file à 20 km secondes dans la galaxie et, une galaxie qui tourne à 270 km secondes sur elle-même. Elle fait un tour en 220 millions d'années. Ouf !...

Nous en sommes à peu près au 18e tour. Au 17e, c'était le temps des dinosaures. Peut-on se poser la question de savoir qui il y aura ici à notre place au prochain tour ?...

Pièce unique…

Nous avons tous cette histoire commune, et pourtant nous sommes tous uniques. Personne n’aura, n’a eu, n’a le même patrimoine génétique, encore moins la même histoire familiale, sociale, culturelle que « moi, que chacun de vous.
Alors, puisque nous sommes uniques, et que nous avons l'habitude de mettre les pièces uniques au musée, je vous invite à vous lever et à prendre la position dans laquelle vous souhaiteriez être exposés au futur musée de l’Homme...

Je vous remercie.

Pour en savoir plus


 Traduit en japonais, coréens, catalan, castillan…