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Compléments biographiques concernant l’Education
à l’Environnement et au Développement durable
Ses premières activités pédagogiques en matière d’EE datent de 1969, elles portent sur l’approche d’un espace vert en zone urbaine à Nice. En 1971, il crée un club de sciences à Villeneuve la Garenne (banlieue de Paris) dont de nombreux travaux portent sur l’impact des pollutions et le recyclage des déchets. Dès sa nomination au Lycée Carnot à Paris, il crée un nouveau club sur les sciences et l’environnement. Ses premiers travaux portent sur les ruisseaux et les étangs de Paris et de la région parisienne.
Alors qu’il est jeune chercheur à l’INRP, André Giordan représente la France à la première Conférence sur l’éducation relative à l’environnement de Belgrade organisée par l’UNESCO et le PNUE (1975), à la demande des autorités françaises (Ministère de l'Environnement, Ministère de l'Education). A cette époque là, aucune personne ne s’intéresse à cette question dans les ministères. On propulse donc André Giordan sur le devant de la scène comme un des rares chercheurs intéressés par cette question. L’équipe de l’UNESCO le répère pour ses propositions pédagogiques et l’invite à collaborer à leur réflexion et à la production des premiers documents pédagogiques.
En 1975, dans le cadre de l'Institut National de la Recherche Pédagogique dirigé par Louis Legrand, André Giordan constitue une première équipe de recherche et d'innovation sur l'Education à l'Environnement. Les premières innovations, auxquelles ont participé une vingtaine d'établissements scolaires (milieu urbain, banlieues, milieu rural) et plus de cinquante enseignants (de toutes les disciplines) se sont poursuivies jusqu'en 1980. Elles ont permis la mise en place de curriculums (objectifs, stratégies didactiques, organisation administrative, interventions extérieures) pour l'enseignement primaire et secondaire (Collège et Lycée).
Ces études ont également initié des recherches sur les conceptions des élèves par rapport à leur milieu de vie immédiat et aux écosystèmes, et par rapport à des problèmes d'environnement (pollutions, nuisances, ressources, aménagements).
Cette recherche a été choisie comme recherche pilote du projet international UNESCO-PNUE (1976-1980), elle a débouché sur trois publications intitulées : Vers une Education à l'Environnement, Education à l’environnement et interdisciplinarité, et Guide du Maître pour une Education à l'Environnement, publiées par l’UNESCO et traduites en plusieurs langues.
Par la suite, il a été consultant UNESCO pour préparer la conférence intergouvernementale de Tbilissi (1977). Il écrit « en nègre » le livre sur l ‘EE à la lumière de la conférence Tbilissi (UNESCO 1978) et a co-rédigé la plupart des documents pédagogiques préparatoires des conférences d'Helsinki (1976) et de Moscou (1987). Enfin, il est consultant pour la première exposition éponyme en France au Centre Georges Pompidou (1978).
En 1980, il met en place le Laboratoire de didactique et épistémologie des sciences à l'Université de Genève et y crée en 1981 le premier enseignement sur l'Education pour l'Environnement en Europe. Il multiplie les recherches sur le sujet, notamment en ce qui concerne les apprentissages (approche des conceptions des apprenants), la modélisation et l’analyse systémique. Il met également au point un nouvelle démarche pour aborder les questions complexes : la pragmatique.
De 1996 à 99, André Giordan coordonne la recherche européenne GERIRAD (université de Caen, d’Amterdam et de Kiel) sur les questions de communication liées à la catastrophe de Terchnobyl.
En parallèle, il a réalisé avec son équipe l’étude sur Emploi, Formation et Environnement à la demande du Ministère de l’Environnement français.
En outre, il a dirigé ou participé à des jurys de nombreuses thèses sur l’environnement (R. Gagliardi, C. de Léon), les ressources (M. Sarr) ou l’énergie (ML. Zimmermann, D. Nsumbu) et la formation (S. Gardeli) ou le développement durable (F. Pellaud).
Par ailleurs, il est intervenu dans de nombreux Colloques, tant en Europe, en Amérique du Nord qu’au Japon. Il a notamment introduit la Conférence de Toronto (1992) qui a suivi le Sommet de Rio.
En 1992, la Communauté Européenne le charge de coordonner un projet sur l’Education pour l’Environnement en Europe. Son but est de développer la recherche et la coopération en matière d’innovations didactiques en Europe. Cette recherche a servi de document préparatoire à l’université européenne de Toulouse Europe environnement, notre avenir commun (1994) qu’il a co-présidé. Il a organisé de plus à Genève et Chamonix les Journées sur Education scientifique et vie quotidienne (1986), Ecole et médias face aux défis de l’environnement (1991), les nouveaux modèles sur apprendre en biologie, santé et environnement (1994).
En 2004, il co-organise le deuxième Congrès Mondial sur l’Education Relative à l’Environnement de Rio de Janeiro (Weec2 2004) et préside la séance plénière finale du Troisième Congrès Mondial sur l’Education Relative à l’Environnement de Turin (Weec3 2005).
Il a collaboré à la création et au fonctionnement de l’Académie de l’Environnement de Genève.
En 2000, André Giordan est Président de la Commission internationale of biological education and ethics (CBE-IUBS) qui se préoccupe des questions d’environnement et de développement durable sur le plan international. Le Colloque BioEd 2004 organisé par cette Commission en lien avec le WEEC qui s’est tenu à Rio avait pour thème principal la biodiversité et le colloque BioEd 2008 a porté sur le développement durable.
Par ailleurs, il a répondu à de nombreuses demandes de formation pour des universités, des ONG (Italie, Espagne, France, Suisse, Belgique, Portugal, Hongrie, Allemagne, Etats-Unis, Japon, Thaïlande, Venezuela, Brésil, Mexique, Argentine, Chine..) :
- pour les enseignants, les animateurs, les formateurs en ce qui concerne des outils ou des ressources pour l’enseignement ou la formation,
- pour les médiateurs, les muséologues, et les journalistes en matière de médiation scientifique et technique,
- les chefs d’entreprise et les hommes politiques sur les innovations, les changements et les transformations de la pensée nécessitées par la prise en compte des dimensions environnementales.
Il continue à intervenir à la demande sur ces questions soit par des conférences universitaires : East China Normal University Shanghai (2007), HEP Liège (2009), université de Genève (2011-2012), pour des ONG : ProNatura (2013), DEFIMED (2011, 2012) ou grand public : Aghione, Cagnes, Valbonne, Nice (2012), soit par la réalisation d’expositions Méditerranée, splendide, fragile, vivante (2010), Requins : Au delà du malentendu (2013) au Musée océanographique de Monaco
Ses travaux furent l’objet de nombreuses publications en français, anglais, italien, espagnol, allemand, grec, portugais, basque, catalan et japonais : Une éducation relative à l’environnement : principes d’enseignement et d’apprentissage, UNESCO, 1983, Education à l’environnement et interdisciplinarité, UNESCO, 1981, Education scientifique et vie quotidienne, Actes JIES (1986), Ecole et médias face aux défis de l’environnement, Actes JIES (1991), Une Education pour l’environnement (avec C. Souchon), Z’Editions, 1991, Etude sur l’état des recherches et innovations en éducation à l’environnement en Europe (avec D. Adler et D. Nsumbu, 1994), Comme un poisson rouge dans l’Homme, Payot, 1995, les nouveaux modèles sur apprendre en biologie, santé et environnement (1996), Une éducation pour l’environnement en direction du développement durable (Delagrave, 2008).
Par ailleurs, il a écrit une vingtaine d’articles à comité de lecture ainsi que pour l’UNESCO, le livre de référence : L’éducation à l’environnement à la lumière de la conférence de Tbilissi, UNESCO, 1978. Il a été directeur d’une lettre européenne sur l’EE : Letter RIE3 et a coordonné un ouvrage sur 12 thèmes d’actualité sur l’environnement pour le Ministère de l’Environnement français (1996).
Actuellement il effectue des recherches sur les paradigmes (soubassements de la pensée et logique intime) et les savoirs émergents en relation avec la complexité et le développement durable.
Pour l’histoire du domaine
Giordan, A., dir, Une éducation relative à l’environnement : principes d’enseignement et d’apprentissage, UNESCO, 1983
http://unesdoc.unesco.org/images/0007/000714/071487fo.pdf
Giordan, A., coord, Education à l’environnement et interdisciplinarité, UNESCO, 1981 (nlle édition 1985)
http://unesdoc.unesco.org/images/0006/000633/063334fb.pdf |
