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Les
enseignants sont-ils des inhibés ?
André Giordan
Oui ! L’école est inhibée. Tous les clignotants sont
au rouge et elle ne réagit pas. En France, 27 % des collégiens
et 23 % des lycéens déclarent s’ennuyer en classe.
Une sacrée flemme a remplacé la «flamme sacrée».
Pour preuve, l’absentéisme qui explose et atteint désormais,
assez couramment, des taux de 12 à 15 %, avec des cas extrêmes
jusqu’à 50 %, des chiffres inconcevables il y a quinze ans.
A la fin de l’école primaire, d’après les évaluations
officielles, 40 % des élèves ont des difficultés
de compréhension d'un texte de dix lignes, 11% ne saisissent pas
le sens des mots usuels, 25 % ne maîtrisent pas la conjugaison,
25 % n'arrivent pas à exécuter une consigne précise
et 66 % ne savent pas calculer l'aire d'un carré ou d'un rectangle
!...
Plus grave… L’école pratique l’exclusion au travers
d’une sélection par l’échec. 60 000 élèves,
soit 10% d’une classe d’âge, sortent de l’école
chaque année sans aucun diplôme, dont 25000 pratiquement
analphabètes. Et qu'en est-il pour les autres ? Même pour
ceux qui ont réussi, les connaissances enseignées sont oubliées
au bout de quelques semaines. Un an après la fin du secondaire,
30 % des bacheliers de série S, ne savent pas établir un
lien entre l’ADN, les maladies génétiques ou leur
propre hérédité et 100 % de dessiner une carte, même
approximative, de l’Europe !
Le bouc émissaire est tout trouvé : les enseignants sont
« mauvais » ! Normal, ne sont-ils pas «inhibés»
eux-mêmes ?... D’ailleurs, avec leurs 27 ou 18 heures par
semaine[1], ils ne pensent «qu’aux vacances». Quant
aux enseignantes, elles ne font ce métier que comme «complément
de salaire » ou parce qu’il leur laisse la liberté
«d’élever leurs enfants ».
Certes, les enseignants sont inhibés… Tout n’est-il
pas fait pour qu’ils le soient ? Recrutement, formation, conditions
de travail et inspections?… Par exemple, nombre d’enseignants
ont cru à «l’École du XXIe siècle»,
la grande réforme de l’ère Allègre. Ils se
sont investis plus que de raison pour transformer leur classe ou leur
établissement. Au renvoi du ministre pour des raisons purement
électoralistes, le projet est tombé à l’eau.
Du jour au lendemain le système les a laissés seuls en rase
campagne ; toutes les promesses d’encadrement, d’aide ou de
coordination disparurent. Plus aucune autorité ne s’est intéressée
à leurs efforts. La mode avait tourné vers l’enseignement
de l’art, la marotte du ministre suivant. Actuellement, le nouveau
slogan est : «sus à l’illettrisme !». Quel sera-t-il
demain ? Peu importe…
Ce cas n’est pas unique. Les enseignants du primaire sont soumis
de la sorte depuis trente ans. Trente ans, c’est toute une génération
d’enseignants pendant laquelle une série de réformes
se sont enchaînées les unes aux autres, dans des directions
souvent opposées. Dès qu’on sent le malaise, le ministère
se décide à changer quelque chose. Mais il change «pour
changer» ! Vite… un nouveau projet, sorti on ne sais d’où.
Parce qu’il est nouveau, il doit avoir toutes les vertus souhaitées.
Malheureusement aucun n’est vraiment pensé dans son ensemble
ou par rapport à la situation... L’état du terrain
ou des « troupes » n’est pas pris en compte et les mesures
d’accompagnement dérisoires.
On retrouve les mêmes dysfonctionnements au secondaire. Examinant
ce qu’il est advenu de la rénovation des collèges
depuis 1994, l’Inspection générale observe que les
réformes ont souffert “d’une expérimentation
trop brève”, “de marges de liberté immédiatement
obérées par des décisions contradictoires”,
“de compromis qui autorisent le maintien du statu quo”, “d’une
information tardive et insuffisamment relayée”; pour conclure
que “cette mollesse laisse planer l’idée que la rénovation
ne présente pas un caractère d’obligation pour tous”.
Jamais le ministère ne prend le temps d’expérimenter
au préalable ou fait un bilan sérieux a posteriori. Jamais
un vrai plan d’accompagnement ou de formation n’est envisagé.
Peu importe, l’important n’était-il pas l’effet
d’annonce en direction des médias ? Les plus gros gags –ou
ratages- furent l’implantation de l’informatique, puis celle
des supposées « nouvelles technologies ». Des établissements
furent équipés sans que les professeurs ne soient formés.
Dans le même temps, des professeurs formés étaient
affectés dans des établissements sans matériel !..
Pendant ce temps, aucun effort sérieux n'était fait pour
repenser la pédagogie ou concevoir de nouveaux logiciels.
Sur le terrain, les résultats d’une telle politique sont
pernicieux. Des enseignants enthousiastes se laissent convaincre et s’engagent.
Abandonnés aussi vite à eux-mêmes, ils perdent irrémédiablement
tout espoir. Douchés à l'eau vraiment froide, les voilà
inhibés dans leur tête pour au moins 20 ans ! D’autant
plus que leurs collègues, les plus prudents ou les plus subtils,
attendent, imperturbables, la prochaine réforme !
Cette inhibition n’est donc pas inscrite dans la nature profonde
d’un enseignant On les a finement préparés de la sorte...
Au recrutement, on sélectionne les futurs enseignants sans aucune
expérience de vie, sans même chercher à savoir s’ils
ont une quelconque attirance pour les jeunes. Seuls des savoirs académiques
sont mis en avant : maths et français pour le primaire, une discipline
très spécialisée pour le secondaire. Leur personnalité,
leurs capacités relationnelles, leurs compétences à
mener à bien un projet ou simplement à entreprendre ne sont
pas prises en compte.
Cette déresponsabilisation est par la suite entretenue, voire favorisée,
par la formation. Les avatars des IUFM, ces instituts de formation professionnelle,
sont un excellent exemple. La prépondérance des disciplines
reste massive et l’apprentissage du métier tout à
fait marginal. En Langue, la formation reste centrée autour de
l’exercice classique qu’est l’explication de texte.
On demande surtout des candidats qu’ils sachent manier une langue
de spécialité servant à analyser de grands textes
littéraires, au détriment d’une approche culturelle
de l’expression en général ou de la communication
en particulier. Dans le même temps, une place encore trop réduite
est faite à la connaissances des élèves ou de la
relation pédagogique.
Le tout dans un contexte infantilisant (notation, rapport hiérarchique,
programme caricatural, découpage disciplinaire, gestion du temps
ritualisé,..)… qui, soit ennuie le futur enseignant, soit
le décourage. Rarement, on leur apprend à travailler en
équipe pédagogique ou à mener des projets personnels
un peu ambitieux. Jamais, la formation ne «pousse» ces futurs
enseignants à innover ou à entreprendre. Jamais on ne consent
à permettre à leur personnalité de s’exprimer.
On ne les "dégrossit" même pas pour apprendre à
parler aux parents ou pour simplement placer leur voix en classe.
Cette déresponsabilisation, cette infantilisation se poursuit dans
l’exercice du métier. Il reste encore un emploi de solitaire
«face à une classe» (sic). On l’a convaincu que
parce qu’il a fait le programme, parce qu’il a fait son cours,
il a fait son travail. Si les élèves ne comprennent pas,
c’est qu’ils sont «paresseux». Si les difficultés
persistent, l’enseignant n’a qu’à se «
débrouiller » par lui-même. … Aucune mise en
commun n’est favorisée, aucun "debreefing" n’est
envisagé quand ils sont face à de graves embûches.
Et le projet d’établissement, quand il existe, est un exercice
de style.
Quand fait-on appel à leur capacité de penser ou de construire
collectivement des réponses ? Tout n’est-il pas fait pour
qu’ils restent des applicateurs de méthodes pensées
par d’autres, avec lesquelles ils font ce qu’ils peuvent en
classe[2] ? Toute cette situation conduit à de grandes souffrances.
Pour éviter le «burn out» très fréquent,
pas étonnant que la plupart des enseignants se rattachent vigoureusement
à leur discipline de base.
Tout devient alors prétexte à l’immobilisme : le programme
, le directeur (ou le proviseur), les parents et surtout l’inspecteur[3]…
Cette infantilisation est encore encouragée par un système
ancien, centralisé, d’encadrement qui confond encore notation
et évaluation. Oui ! Les enseignants sont toujours notés
en France ! Il faut le souligner car cette pratique, ou du moins une certaine
façon de l’exercer[4], devient une denrée rare en
Europe. Ils ont même à subir une double note -pédagogique
et administrative- donnée sur des critères pas toujours
bien compréhensibles[5], et rectifiée par péréquation
académique !..
L'infantilisation des enseignants n'est évidemment pas anodine[6].
Mais plus que l’inhibition d’individus, n’a-t-on pas
affaire à l’inhibition d’un système ?.. N’est-ce
pas plutôt le ministère de l’éducation, et pour
commencer les ministres successifs qui le sont ?? Plus d’un million
de personnes à bouger d’un même pas, ce n’est
jamais évident. Où trouver les possibilités et les
forces nécessaires ?
Parce qu’on n’a pas les moyens de ses ambitions, on se contente
de changer par petits bouts. Bref, on réforme modestement, parcimonieusement,
aux marges de l’école. Des réformes mineures, parcellaires,
désordonnées, qui ne changent rien d’essentiel.
Mais veut-on vraiment réformer ou se contente-t-on de faire semblant
? Quand on est ministre, peut-on prendre le risque électoral de
mécontenter autant de personnes ? Peut-on avoir le courage de bousculer
des habitudes et risquer de provoquer ainsi des réactions hostiles
? De toute façon, la longévité d’un ministre
est toujours brève. Et son projet est-il vraiment celui de l’école
? N’est-il pas avant tout dans une dynamique : devenir à
terme premier ministre ou président de la république ?..
A moins que cette inhibition ne soit plutôt devenue une culture
d’entreprise ? Tant on la repère du haut en bas du système
éducatif, de l’administration centrale qui voudrait toujours
tout contrôler sans en avoir les moyens, aux Commissions de réformes,
(Commission des programmes, multiples Commissions de spécialistes[7]
-historiens, physiciens, mathématiciens, latinistes, philosophes...)
qui «pondent» des textes, pratiquement jamais appliqués.
Par leur composition, leur façon de travailler, leur raison d’être
n’est-elle pas avant tout la défense corporatiste de ce qui
existe, les disciplines en place ? Leur hantise : les sciences de l’éducation
et les formateurs dont ils pensent qu’ils menacent leur pouvoir.
A moins que cette inhibition ne soit celles des cadres intermédiaires,
recteurs, inspecteurs, proviseurs ou directeurs[8]. Un seul crédo
pour tous : «pas de vagues»… Que tout se passe bien
; en d’autres termes, rien qui puisse faire l’objet de réactions
de parents ou d’articles dans la presse… Peu importe s’il
ne se passe rien, pourvu qu’on ne parle pas de leur établissement
ou de leur circonscription.
Mais puisqu’il est question de culture d’entreprise, d’où
vient cette culture de l’inhibition ? De l’histoire de l’école
d’abord… et bien sûr du contexte actuel : parents et
corps constitués ne l’entretiennent-ils pas?
N’oublions pas que l’école obligatoire n’a pas
été créée uniquement pour des questions philanthropiques.
Les propos qui entourent les débuts de l’école étaient
certes généreux. Envoyer toute une génération
d’enfants à l’école et la rendre gratuite !
L’accès au savoir pour tous ! En fait, on s’aperçoit,
avec le recul, que l'école répondait étroitement
à une demande sociale bien précise. Il fallait scolariser
les enfants au moment où l’industrie naissante avait besoin
de beaucoup de bras et désagrégeait le monde paysan traditionnel.
La nécessité sociale était de leur apprendre en premier
« l’éducation morale et l’instruction civique[9]
», c’est-à-dire le « respect des institutions
», et en particulier « celui de la hiérarchie »,
« le goût de la précision »,« du travail
bien fait ». «La lecture et l’écriture »
viennent ensuite dans les propositions de programme.
Le reste n’était que saupoudrage ; quelques notions d’histoire,
de géographie… de la France[10] et quelques aperçus
de calcul, éventuellement de sciences, pour sélectionner
les meilleurs et en faire des contremaîtres. Le tout au travers
d’une organisation des plus strictes propre à leur apprendre
l’ordre.
Dans le secondaire, réservé à une petite élite
bourgeoise, la culture était à l’origine très
différente. Elle était celle du savoir désintéressé
conforme à la Renaissance, propre à favoriser avant tout
«la rencontre avec des œuvres». Toutefois, à mesure
que la scolarité s’est prolongée et qu’elle
s’est transmise à un nombre plus grand de jeunes, la culture
de l’école obligatoire a pris le pas sur la seconde. Elle
est allée de pair avec une perte de reconnaissance progressive
du corps enseignant. Car la société loin de servir de tremplin
pour l’école aurait tendance à lui glisser du sable
sous les pieds.
Les parents…, peu au fait des nouvelles techniques éducatives,
tout en étant des experts nés toujours prêts à
donner leur avis au quotidien, sont, d’après les sondages
récents, globalement satisfaits du fonctionnement actuel de l’école.
Ce qui les préoccupe par-dessus tout est que leur enfant réussisse.
Hors du baccalauréat, point de salut ! Peu importe, si leur chérubin
n’a pas acquis les bases pour comprendre son époque ou se
mouvoir dans un monde en mutation. Travail assidu, devoirs réguliers
à la maison et contrôles satisfaisants les ravissent…
Et s’ils retrouvent l’école de leur enfance... pourquoi
changer ?
Mais si les parents –bons électeurs- ne se mobilisent pas
pour transformer l’école, pourquoi les hommes politiques
se mobiliseraient-ils à leur tour pour elle ? On ne peut dire que
l’éducation fasse la une des promesses électorales.
Pour tous, le terrain est «miné». L’école,
le plus important budget de la nation, a été l’objet
de 3 petites heures de discussion à l’Assemblée Nationale
cette année contre 3 jours pour le seul calendrier de la chasse
!
Alors sur qui compter pour sortir de ce marasme et comment ? Bien sûr,
on pourrait penser à la recherche… Oui, mais la recherche
en éducation « ça existe ?». Cela pourrait-il
être «profitable» ?, « Vous y croyiez vraiment
?»… entend-t-on dire . Pourtant, n’a-t-on pas investi
au CERN cent millions de dollars chaque année en moyenne pour étudier
de simples particules, et cela depuis plus de 20 ans ? Ne peut-on pas
en faire autant pour nos enfants ?…
En matière de sciences, de technologies ou de médecine,
tout le monde trouve cela tout à fait naturel, normal. Mais quelle
«idée saugrenue» en… éducation ! Et puis,
pourquoi la Nation investirait-elle beaucoup d’argent dans un programme
national de recherche sur l’efficacité de nos systèmes
de formation, si la classe politique, l’opinion publique et les
experts s’accordent à dire que la situation est satisfaisante
?…
Mais déciderait-on de mettre de l’argent que les problèmes
majeurs, les difficultés les plus massives ne sont pas là
où on le pense... Les ministres successifs se sont attachés
surtout à modifier les structures, l’organisation des études
–les supposés rythmes scolaires- et le contenu des programmes
d’enseignement. Ce n’était pas l’essentiel, surtout
quand, comme on vient de le voir, on reste à l’apparence
des choses.
Ce qui pose problème avant tout, ce sont les nouvelles missions
assignées à l’école. Son mode de fonctionnement
actuel, celui des établissements et surtout, celui des principaux
acteurs sur le terrain : professeurs, élèves, parents...
Réformer en profondeur, c’est à la fois prendre les
problèmes un à un. Tous les problèmes… même
ceux qui fâchent ou qui dérangent, pour les resituer dans
un ensemble, celui de l’éducation nationale. C’est
les analyser dans un système et proposer, non pas des solutions
–si elles existaient de manière évidente cela se saurait-,
mais une dynamique de changement[11]. Voilà sans doute une autre
culture à insuffler !…
Les contenus scolaires ne sont pas une simple question technique. Contrairement
à ce que l'on croit trop souvent, ils ne sont pas immuables, et
la manière dont ils sont enseignés n’est pas neutre.
Ils conditionnent grandement la perception du monde et donc la capacité
de nos jeunes à agir sur celui-ci.
Au fond, il s’agit de débattre des savoirs de base dont nos
enfants doivent disposer pour comprendre les évolutions actuelles.
Apprendre à lire, à écrire et à compter est
nettement insuffisant ! C’est une vraie question politique, qui
n’est ni simple, ni évidente –il est vrai– tant
les paramètres sont nombreux, tant les enjeux sont grands.
La question de l’évolution de l’école doit sortir
des cénacles habituels. C’est la nation qui doit se mobiliser
pour l’école, le projet de l’école du XXIe siècle
est du ressort de tous les citoyens.
Forteresse immobile au milieu d’un monde qui évolue de plus
en plus rapidement, l’école ne bougera pas spontanément
de l’intérieur. Les acteurs capables de verrouiller le système
sont plus nombreux et plus puissants qui ceux qui voudraient un changement[12].
Une large discussion sur l’école s’impose, elle doit
donc être préparée. Un débat national est à
lancer.
André Giordan, ancien instituteur et professeur de collège
et de lycée, est actuellement professeur à l’université
de Genève, directeur du Laboratoire de Didactique et Épistémologie
des sciences et président de la Commission internationale de biologie,
éthique et éducation (CBE-IUBS).
Derniers ouvrages sur l’école :
Apprendre ! Belin, 2000.
Une autre école pour nos enfants ?, Delagrave, 2002.
Site web :
http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/giordan/LDES/index.html
[1] Suivant le niveau où ils enseignent.
[2] La pédagogie est toujours envisagé comme un art qui
relève de l’expérience du terrain et qu’au demeurant,
l’essentiel, c’est la compétence disciplinaire du professeur.
Comment il enseigne est secondaire.
[3] Du moins sa représentation toujours fortement présente
dans l’imaginaire enseignant.
[4] L’évaluation continue bien sûr à se limiter,
sauf rares exceptions, à porter un regard extérieur et hiérarchique
sur un enseignant seul dans sa classe. À la différence de
la France, chez nos voisins européens, "les inspecteurs",
quand ils existent, sont rarement les piliers du système d'évaluation,
ce qui ne les empêche pas d'évaluer leurs écoles et
leurs politiques d'éducation. Tous les schémas coexistent,
des modes d'évaluation centralisées, à la sélection
des établissements et des enseignants par la libre concurrence.
[5] Les critères proposés sont : « ponctualité
et assiduité, activité et efficacité, autorité
et rayonnement ».
[6] D'un autre côté, on peut parfois se complaire dans cette
infantilisation qui a quelques bénéfices secondaires.
[7] Ce sont les groupes d’experts qui rédigent les programmes
et les directives d’enseignement. Ils ont la haute main sur la formation
les concours des élèves-professeurs.
[8] Le monde de l’enseignement vit encore largement refermé
sur lui-même : presque tous les responsables ont été
des enseignants eux-mêmes. C’est souvent leur seule expérience
du travail. Ils n’ont guère l’habitude de la gestion
des relations humaines, de la problématique de l’autonomie
et de la régulation dans les entreprises.
[9] Jules Ferry, sa célèbre lettre aux instituteurs du 17
novembre 1883.
[10] En France, l’autre raison était nationale. Il fallait
remonter la France après la défaite de 1870 et préparer
la revanche.
[11] Réformer l’école soulève des problèmes
complexes à différents niveaux, plusieurs dimensions et
des facteurs multiples en interaction. L’expérience montre
qu’il ne sert à rien d’intervenir sur l’un ou
l’autre de ces facteurs pris isolément. Pour qu’une
réforme produise des effets significatifs, il faut intervenir simultanément
sur plusieurs plans.
[12] La société ne doit-elle donc pas arrêter de se
lamenter ? Non ! « Le niveau de l’école ne baisse pas
»… Ce sont les besoins de savoirs qui ont centuplés
dans unesociété mondialisée en pleine transformation.
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