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L’agir et le faire
André Giordan
Devant
la difficulté à faire “passer” un savoir à
travers un enseignement frontal, l’agir et le faire sont généralement
promus comme une panacée pédagogique. C’est la solution
évidente dans laquelle plonge tout béotien qui veut que
les “choses” changent dans l’éducation. En fait,
cette proposition n’est pas neuve. Depuis quatre cent ans, elle
est à la base de toutes les pédagogies dites “actives”.
Montaigne, puis Rousseau, s’étaient déjà faits
les chantres de l’action “des mains” pour apprendre.
Dans ses Essais (1588), l’humaniste français proposait déjà
des pratiques propre à éveiller l’intérêt
des enfants, par le goût de l’observation et l’utilisation
de jeux. Le philosophe genevois souhaitait que le maître ait une
attention toujours en éveil pour offrir à l’élève
des activités qui puissent susciter curiosité, réflexion,
voire émotion.
Emmanuel Kant, toujours au XVIIIème, théorisera cette idée
; il fera de l’action une des “bases de l’entendement
humain”. Un demi siècle plus tard, ce sera l'éclosion
d’un ensemble d’écoles de part le monde basées
sur ce principe. Duruy à Chicago, Montessori à Rome, Kerschensteiner
à Munich, Decroly à Bruxelles expérimenteront cette
approche. Et en 1912, John Dewey, philosophe et psychologue américain
lancera son mot d’ordre : “learning by doing”, apprendre
par l’action, en mettant en avant la spontanéité et
l’élan “désiré” de l’élève.
Ce que les psychologues Edouard Claparède, Jean Piaget et Henri
Wallon confirmeront, expériences à l’appui au cours
de ce siècle.
En effet, l’apprendre peut être considéré comme
une “suite d’actions intériorisées”, comme
le proclame le psychologue genevois. L’enfant apprend en puisant
sa dynamique dans des actions. Dès lors, le “c’est
en agissant que l’on apprend” deviendra le slogan préféré
des différents mouvements d’Education Nouvelle. Et Célestin
Freinet fera du “tâtonnement expérimental” un
de ses trois principes de sa pédagogie. “Ce n’est que
par l’exercice que (l’élève) peut apprendre
(...), il n’apprendra jamais si vous ne le lâchez pas dans
l’aventure”.
Les limites de l’action
Face aux contraintes plus ou moins rigides imposées par nombre
d’apprentissages scolaires, les activités en classe sont
le lieu de la libre investigation. L’élève y trouve
un contact vivifié avec des objets, des phénomènes,
des lieux, des êtres vivants ou des personnes. L’action favorise
le questionnement, elle suscite la motivation. L’enfant peut y manifester
son pouvoir ou y déployer sa créativité. Les difficultés
rencontrées sont une incitation à chercher ; elles ne signifient
jamais l’incapacité ou l’impuissance.
Malheureusement, une pédagogie de l’action seule reste le
plus souvent stérile. L’action est incontestablement un passage
obligé. Par contre, on ne peut l’envisager, même pour
les plus jeunes comme une réponse, même partielle, aux maux
actuels de l’enseignement. Toutes les évaluations montrent
très vite ses limites. Elle n’a d’intérêt
que par rapport à un projet de l’élève, l’appropriation
d’un savoir doit répondre à un besoin. Le monde extérieur
n'enseigne pas directement à l'individu ce qu'il est censé
apprendre. L'individu doit créer du sens à partir de l'environnement.
L'activité prend un sens en fonction des conditions dans lequel
se trouve l'organisme et en fonction de son histoire.
L’action pour l’action peut même être préjudiciable,
elle décourage tout autant les élèves que les pédagogies
frontales.
De plus, l’action pour être formatrice doit s’accompagner
d’un ensemble d’autres caractéristiques inhérentes
à l’acte d’apprendre. L’action doit prendre appui
sur des relations d’expression, d’écoute et d’échange.
Celles-ci passent par des phases de confrontation, de mise en relation
et de production de significations.
La difficulté principale que rencontre toujours l’apprenant
est de se décentrer de sa propre action. Pour réussir une
action, l’apprenant doit en comprendre les finalités. De
plus, il n’est pas toujours nécessaire que l’enfant
agisse réellement sur le concret. Ce qu’il importe avant
tout, c’est que son cerveau soit actif...
Importance du terrain
L’étude d’apprentissages réussis met en évidence
l’importance d’un terrain pour apprendre. L’apprendre
a besoin d’un milieu concret pour prendre vie. Sans expérience
vécue, l’apprentissage -même au travers de manipulations-
reste dogmatique. Qui pourrait apprendre à conduire en réalisant
seulement des activités expérimentales de mécanique
ou de cinétique ? Ces critiques n’ont rien d’original
en elles-mêmes, nombres de dictons populaires le proclament depuis
bien longtemps : c’est en “forgeant que l’on devient
forgeron”, c’est “au pied du mur que l’on voit
le maçon”. C’est pourtant ce que feignent d’ignorer
la plupart des pédagogies actives. Elles se comportent comme si
les activités avaient une valeur en soi, comme s’il s’agissait
de savoir pour savoir.
En premier, il s’agit de provoquer un intérêt profond
qui porte l’individu vers des questions fondamentales pour lui.
On ne peut se limiter à un intérêt superficiel qui
n’occupe l’esprit que l’espace d’une activité.
La grande difficulté provient du fait que la vie de l’enfant
dans nos sociétés occidentales est de plus en plus protégée.
Elle ne comporte pas comme celle de l’adulte des nécessités
à agir. Quand un enfant doit écrire une lettre à
un ami en classe. Il s’agit pour lui d’un devoir scolaire,
c’est à dire d’un travail sans importance sociale.
Il n’a pas besoin de communiquer quelque chose à quelqu’un,
à ce moment là !
L’activité à l’école doit donc se rapprocher
le plus possible de situations réelles. Les dangers réels
qu’elle comporte, les désirs de réaliser quelque chose,
aiguiseront l’attention de l’apprenant et activeront sa volonté
de réussir. Bien sûr, cet environnement doit rester protégé
de façon que les échecs éventuels ne soient pas trop
coûteux. Heureusement, la curiosité ou le jeu peuvent devenir
des mobiles puissants. Il y a donc à rechercher pour chaque âge
les intérêts profonds qui habitent l’individu et l’excitent
à l’action.
Apprendre, c’est se questionner
Par ailleurs, les pédagogies actives donnent une grande importance
à la seule manipulation suivie d’observations. L’illusion
est de croire que l’on peut accéder directement au savoir
parce que l’on voit. Sur la plupart des domaines, l’individu
ne voit rien directement ; il reste aveugle à la réalité
qui l’entoure ; il ne possède pas les outils intellectuels
pour décoder la réalité. Un phénomène
peut ne pas être vu, si le cadre de l’apprenant n’est
pas adapté. Ses organes des sens ne lui donnent accès qu’à
un environnement immédiat. La rotondité de la Terre ne se
perçoit pas directement en regardant l’horizon marin. Une
expérience, si elle reste isolée, ne convainc jamais ; elle
n’acquiert son sens qu’en fonction des conceptions mobilisées
par l’apprenant. Le maître doit en tenir compte pour faciliter
l’élaboration du savoirs par les élèves (voir
encadré 1)
Dans d’autres situations, l’individu voit mais rien ne l’interpelle.
Il pleut, il neige, mais pourquoi pleut-il ? Pourquoi neige-t-il ? Il
neige, et la neige ne tient pas au sol ou la neige ne tient pas au sol
mais tient sur les carrosseries de voiture. Il fait chaud l’été
et pourtant les glaciers sont toujours bien en place. L’individu
peut faire ces observations et en rester là. Dans ces situations,
aucun apprentissage ne se met en place.
Nombre de pédagogies actives continuent ainsi d’ignorer la
finalité de la connaissance pour l’élève. La
connaissance d’une formule ou d’un principe n’a d’intérêt
que pour autant qu’il peut grâce à elle effectuer des
calculs ou résoudre un problème. Une loi physique n’a
de valeur que si elle permet une prévision. Très souvent,
l’élève accumule les activités à la
suite parce que c’est devenu la mode ou le rituel. Il en tire des
informations partielles qui n’éclaire pas forcément
son l’action. A quoi sert-il de connaître, si ce n’est
pour répondre à des questions que l’on se pose ?..
Apprendre, c’est se confronter à la réalité
C’est en expérimentant un geste, c’est en testant une
hypothèse, c’est en éprouvant une idée que
l’on apprend. Pour comprendre l’inertie, on peut prendre un
chariot -pourquoi pas de supermarché ?-. Il faut peiner pour le
faire démarrer, pour l’arrêter ou pour changer de direction.
La difficulté est d’autant plus grande que le chariot est
rempli. Un camion de 40 tonnes possède une énergie quarante
fois plus grande qu’une voiture d’une tonne.
Cette énergie est d’autant plus élevée également
que la vitesse est élevée . Les élèves peuvent
travailler sur des mobiles en mouvement puis sur des chocs. Si une voiture
d’une tonne roule à 30 km/h et si une autre de même
masse roule à 120 km/h, donc quatre fois plus vite ; le choc sera
16 fois plus violent. La seconde voiture restitue lors du choc une énergie
16 fois plus grande.
En mouvement, cette énergie est fonction de la masse et du carré
de la vitesse ; pourtant cet aspect est contre-intuitif. Nombre d’automobilistes
pense pouvoir s’arrêter sur place ou du moins sur une distance
réduite. Or il faut une force suffisamment puissante pour faire
perdre l’énergie cinétique d’une automobile.
En freinant, les forces de frottement réduisent l’énergie
cinétique à zéro. L’énergie cinétique
se transforme en chaleur, les freins chauffent. Leur température
augmente. Ils peuvent rougir comme on le voit parfois sur les plaquettes
de frein des Formules 1. Le freinage n’est pas instantané.
Il faut une force suffisante pour arrêter le véhicule ; elle
également dépend de l’énergie cinétique
et donc de la masse et de la vitesse.
On voit bien à travers ces exemples, les limites d’une pédagogie
de l’activité. Pour entrer dans ce simple phénomène
physique, des analogies, des comparaisons d’une part, des symbolisations
et des modèles d’autre part sont nécessaires pour
comprendre. De plus, il faut des confrontations avec la réalité
pour envisager de quelle manière un modèle nous “parle”,
ou pour des élèves plus âgés, comment une équation
rend compte de la suite des événements. Une force qui agit
sur un véhicule vide ne suffit plus dès lors qu’il
est chargé.
Attention à la vitesse ! Quand le véhicule va trois fois
plus vite, la force doit être neuf fois supérieure. On peut
alors faire intervenir la distance par rapport à l’obstacle,
point fondamental en matière d’accident. De même, on
se sent protéger à l'arrière d'une voiture. Ainsi
on ne s'attache pas. Pourtant s'il y a un choc à 50 km/h on est
projeté vers l'avant, avec une force initiale d'une tonne.
Apprendre, c’est s’exprimer
C’est en manipulant des objets, en éprouvant leur résistance,
en confrontant ses idées à la réalité ou avec
celles des autres à propos d’une situation vécue en
commun -le plus souvent tout à la fois- que l’élève
dépasse ses points de vue, évoque d’autres possibles
ou envisage d’autres approches que la sienne.
Ces pratiques passent nécessairement par la verbalisation ou l'expression
écrite, une “bonne” maîtrise de celles-ci facilitent
l'apprendre. On peut rappeler ici le rôle important du langage dans
le développement cognitif du jeune enfant. A l’école,
la parole, l’écriture, le dessin, le schéma sont les
médiums entre deux ou plusieurs apprenants et les instruments de
la prise de conscience. Dire à haute voix ses idées permet
de les “voir” autrement ; les écrire augmente leur
cohérence et les schématiser, leur organisation.
L'expression oblige chacun à se décentrer de son point de
vue personnel, à débattre et à argumenter avec les
autres, à prendre en compte des avis contraires pour élaborer
ensemble une autre explication. Discuter, s'opposer, chercher ensemble
la proposition la plus approchée à un problème conduit
à prendre du recul rapport à sa conception initiale. Cette
pratique conduit à argumenter son opinion, à trouver des
contre-arguments à celles des autres. La vision du monde de l’élève
se trouve enrichi ou au contraire affaibli ; il s'agit alors d'en produire
une autre.
La démarche générée incite à faire
de nouvelles investigations, une enquête ou de nouvelles observations.
Les nouvelles données recueillies peuvent fournir des éléments
pour reformuler ses idées. Ces dialogues permanents entre élèves,
dans des groupes de travail, conduisent à l'abstraction, à
la conceptualisation ou à la modélisation. Des symboles
, des schémas, un vocabulaire adéquat, des concepts peuvent
en rendre compte.
Apprendre c’est argumenter
Pour apprendre, il faut donc pouvoir argumenter. Nous passons d’ailleurs
une grande partie du temps à argumenter pour nous convaincre ou
convaincre les autres. La présence de contre-argumentation, l’expression
de certitude ou au contraire d’incertitude sont des éléments
propres à transformer ses idées.
Argumenter, c’est défendre un point de vue et donc l’enrichir
tant qu’il “tient la route” ou le laisser tomber quand
sa position n’est plus recevable. C’est en même temps
réfuter la thèse contraire. Il faut fournir des raisons
à l’appui de la position défendue, c’est la
justification, ou encore laisser une certaine place aux éventuelles
contre-propositions, c’est la négociation. Bien sûr
tout effort d’information, toute démarche d’investigation
affine ou déplace les conceptions de l‘apprenant.
Au départ, seul un argument, souvent une affirmation vient soutenir
une proposition. Devant les objections immédiates des autres élèves,
les individus prennent l’habitude d’avancer plusieurs arguments,
voire il les interconnecte pour réaliser un étayage sans
faille ou presque. Pour convaincre, l’élève peut s’appuyer
sur des exemples, induire une idées générales à
partir de quelques cas vécus ou conclure à partir de cas
particuliers. Quelques exemples présentés en peu de mots
et au bon moment donne plus de poids aux arguments (voir encadré
2).
Le récit peut s’appuyer sur une suite d’éléments
reliés entre eux par une simple relation de temps. Par contre,
argumenter exige la construction de relations plus denses. Il s’agit
de mettre l’accent sur les causes, les conséquences, sans
oublier les concessions et les restrictions. Parmi les pratiques de l’argumentation,
une petite démonstration est toujours préférable
quand elle est possible. Il convient de prouver de manière concrète
et irréfutable que ces arguments ne sont pas des paroles en l’air.
Mais au delà des arguments avancés, ce qui prédomine
ce n’est pas la suite des arguments, c’est leur consistance
et leur cohésion. Ils doivent cerner, enfermer la conception contraire
pour lui faire lâcher prise. En situation d’interaction, quand
celle-ci est possible, la mise en place d’une argumentation élaborée
est facilitée par la présence même des arguments et
des contre-arguments de l’autre. Chacun peut prendre appui sur ce
qui vient d’être dit pour compléter, nuancer, réfuter
les arguments de l’autre.
L’idée de négociation peut être surprenante
et pourtant elle a une place considérable dans la démarche
de l’apprendre. Les objections font partie intégrante du
processus. Le fait que l’élève objecte prouve qu’il
s’intéresse au contenu en jeu. Il est tout à fait
normal que l’élève réagisse ainsi quand le
savoir va à l’encontre de ce qu’il pense. Se sentant
déstabilisé, il tend à résister. Une première
réaction est simplement de lui demander pourquoi il dit cela. L’apprenant
est obligé de se livrer. Il précise nécessairement
sa pensée, les arguments qui lui tiennent à coeur sont avancés
en premier. Le fait de l’exprimer peut suffire pour lui permettre
de se rendre compte qu’elle est inconsistante .
Certaines lois de la physique, certes, laissent peu de place à
la négociation, comme la loi de la gravitation. Mais la modification
d’une conception qu’il s’agisse d’un simple renforcement
ou de l’adhésion à une autre conception ne peut être
contrainte par un discours argumentatif direct. Il faut que l’individu
participe en reconstruisant partiellement son schéma explicatif.
Pour que cette participation soit possible, il lui faut se ménager
un espace de négociation. C’est dans la nature même
de l’argumentation que de permettre cette négociation. On
peut convaincre quelqu'un, y compris un élève- qu'en le
laissant libre l'autre d'adhérer à la nouvelle idée.
Pour faire accepter une autre représentation du monde ou d’un
phénomène, l’enseignant doit fonder ses arguments
sur des idées et sur des valeurs partagées par l’élève.
Apprendre, c’est mettre en réseau
Les arguments sont ainsi les poutres maîtresse qui consolident l’édifice
. Pour comprendre, les arguments doivent être mis en relation, les
uns les autres ; ils doivent se consolider mutuellement. Apprendre n’est
pas ajouter des informations les unes à la suite des autres, mais
changer le niveau d'organisation des informations. Pour accéder
au fonctionnement de son “corps”, l'élève doit
établir des liens entre les différents systèmes (nutritif,
respiratoire, circulatoire, excréteur,..) et entre ses systèmes
et les organes. Le trajet de l'oxygène qu'il respire ne s’arrête
pas au niveau du poumon, il doit concevoir son devenir dans l'organisme
jusque dans l’intimité de ses cellules, puis son évacuation.
Une telle approche remet en cause une conception du corps en parties séparées
dont les enfants ne perçoivent pas les liens, ce qui est le cas
de l'étude traditionnelle du corps comme une suite de monographies
d'appareils.
Cette mise en relation demande de dépasser la simple perception
intuitive. Face à un paysage, chacun y voit ce qu’il a envie
d’y voir. Chacun l’interprétera en fonction de son
cadre de référence. La mise en relation se fait en fonction
d’un questionnement. Il s’agit de distinguer les indicateurs
pertinents d’une situation ou d’un phénomène,
de donner une signification à ce qui est observé. Un aller-retour
entre l’expérience vécue et la réflexion sur
celle-ci peut faciliter la mise en relation. La comparaison est un autre
outil puissant. Apprendre à lire une carte, c’est aller au
delà des symbolismes, c’est penser spatialement, c’est
avancer des hypothèses sur les faits et sur les phénomènes
; c’est chercher à comprendre le monde.
Cette mise en relation passe le plus souvent, y compris dans les matières
non-scientiques, par la formulation d’hypothèses. Une hypothèse
est bien sûr une invention qui met en relation un ou plusieurs éléments.
L’hypothèse a pour but d’expliciter d’une part
et de provoquer la recherche d’autres éléments pour
corroborer celle-ci d’autre part. Elle introduit une dynamique qui
de proche en proche permet de fédérer un ensemble d’éléments.
Apprendre, et encore...
Action, expression, mise en relation, confrontation, argumentation ne
s'excluent pas. Bien au contraire, elles se nourrissent l'une, l'autre.
On oppose très souvent action et abstraction. En réalité
les deux se complètent. L'abstraction permet d'extraire l'essentiel
d'un vécu, elle aide à structurer ou à organiser.
Elle induit d'autre action. Un schéma, une maquette ou un plan
est une vue sur le monde. Ils peuvent aider à l'apprivoiser ou
à éveiller de nouvelles pratiques.
Mais tous ces éléments rassemblés ne sont pas encore
suffisant pour permettre l’apprendre. D’autres obstacles sont
encore à dépasser... Enseigner est vraiment un métier
très difficile !...
Environnement didactique pour faciliter l’apprendre
(à partir du Modèle allostérique, Giordan, 1997)
Tous ces éléments sont autant de facteurs limitants pour
faire apprendre.
Dès que l’un d’entre eux est absent, l’élève
n’apprend pas ou l’apprentissage ne se maintient pas.
Pour en savoir plus :
A. Giordan et G. de Vecchi, L’enseignement scientifique, comment
faire pour que “ça marche”?, Z’Editions, 1989;
A. Giordan, J. Guichard et F. Guichard, Des idées pour apprendre,
Z’Editions, 1997;
M. Cantor et A. Giordan, Les sciences à l’école maternelle,
Z’Editions, 1997;
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