Apprendre à Apprendre

Apprendre ! Oui… mais...

A chacun sa méthode…

Apprendre à apprendre dans la société de l'information

 

 

 

Apprendre ! Oui… mais l’obstacle est souvent ailleurs… dans l’apprendre à apprendre.

Apprendre est en soi un processus tellement complexe qu’une seule méthode d’enseignement ne peut en faire le tour. Il faut pouvoir « jongler » avec plusieurs approches, certaines classiques, d’autres qui dépassent les propositions actives (de type constructivistes ou socioconstructivistes pour les spécialistes) comme l’allostérique. Cela est bien connu et reconnu, même si des parents, des enseignants et des ministres s’attachent à rechercher la « bonne méthode », cette éternelle recette miracle !
Toutefois les difficultés qui empêchent l’apprendre ne sont pas principalement à ce niveau… Les obstacles que rencontrent les jeunes sont très en amont. Dans la perte du désir d’apprendre, et notamment dans le peu de sens qu’ils mettent à la scolarité d’une part, dans la perte de confiance dans leurs capacités de réussite d’autre part. Sur ces deux plans, l’école pour toutes sortes de raisons n’est pas innocente. Le plus souvent, elle dépossède l’enfant de l’intérêt pour le savoir et surtout elle le fragilise et le décourage.
Cela est d’autant plus dommageable que le métier d’élève n’est pas facile. Il réunit à lui tout seul presque tous les défauts des divers métiers adultes. Cette « fonction » n'est pas librement choisie. Elle s'exerce sous le regard et le contrôle d'un tiers qui en permanence évalue... Enfin, elle est « pleine » d’implicites… Ceux qui réussissent ont découvert spontanément ce qu’il faut faire et ne pas faire ou l’ont acquis progressivement dans la famille.
Parce que chaque enseignement, chaque contrôle, chaque épreuve d’examen ou de concours a ses propres rituels, des façons de faire qu’il s’agit de décoder et de s’approprier. On n’aborde pas de la même façon un oral, une dissertation ou un projet. On ne prend pas des notes à l’identique pour les mémoriser pour un examen, pour rédiger un compte-rendu ou monter un projet…
Il est donc très important pour chaque élève d’apprendre à apprendre. Les enseignants l’oublient trop facilement ou ne veulent pas en tenir compte. Leurs raisons sont multiples : d’abord il y a l’excuse des programmes chargés, ensuite certains pensent qu’on peut l’apprendre dans d’autres cours et donc cela ne se fait nulle part. Et puis, apprendre des façon de faire ne fait pas un « bon » contenu, contrairement à l’académique ! Mais la plupart n’y pensent pas. Pour eux, c’est un aspect tellement évident ; il est vrai qu’ils ont souvent été de « bons » élèves…
Pourtant, apprendre à apprendre est essentiel, et pour la réussite, et pour la pertinence du savoir, et pour se connaître soi-même. Parce que chacun détient des habitudes de travail, d’organisation et de mémorisation différentes. Il s’agit d’en prendre conscience, de les connaître pour les perfectionner, mais également parce qu’il est important de prendre conscience qu’il existe d’autres façons de faire, parfois plus performantes.
Apprendre à apprendre, ce n’est certes pas acquérir directement un « optimum » de connaissances ou une culture, mais n’est-ce pas un préalable. En d’autres termes, cela permet de développer ses potentialités d’apprendre, et surtout de savoir les mobiliser dans les différentes situations de l’école et d’après l’école. C’est encore prendre un temps de recul sur ses façons de travailler pour s’organiser pour mieux travailler. Le point de départ est toujours une bonne organisation, à commencer dans la prise de note, la tenue des pages de cours pour faciliter la mémorisation ou la gestion de son temps et de son espace de travail. Ensuite, c’est acquérir des approches, des accès, des repères, pour recueillir et traiter au mieux les informations, notamment pour savoir prendre la parole, argumenter ou se présenter sous son meilleur jour…
Enfin, c’est se fabriquer des « trucs » pour gagner du temps, retrouver facilement des données, savoir où chercher et se faciliter la vie ! Parce que l’école est remplie de trucs et d’astuces qu’il faut savoir maîtriser au quotidien. Les révéler, les faire connaître est sûrement un « bon » moyen pour à terme repenser les épreuves du baccalauréat. N’évaluent-elles pas pour l’essentiel qu’un savoir qui n’a d’utilité que pour la « reproduction » de l’école.

Sur un plan concret :
Pour les élèves du cycle (collège français) : Coach College, Playbac, 2006
Pour les élèves du post-obligatoire (lycée français) et les étudiants : Apprendre à apprendre, Librio, 2007

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