Arrêtons
de nous raconter des histoires...
Notre époque est faste en interrogations. Nos sociétés
se crispent, notre environnement et la biosphère paraissent atteints,
des épidémies nouvelles, à commencer par les maladies
nosocomiales, celles qu’on attrape à l’hôpital,
se propagent. Et surtout, des entreprises qui hésitent, des individus
qui se cherchent ou ont “mal dans leurs têtes”. Plus
rien n’est comme avant !.. Plus rien n’apparaît prévisible...
Tout paraît si intriqué, si complexe. Même le travail,
valeur repère sur lequel on pouvait structurer une société
devient autre chose. Dès lors comment gérer sa vie, sa
famille ? Comment développer harmonieusement une ville? Sur quoi
baser un lien social ? Peut-on penser une entreprise citoyenne ? Peut-on
agir sur le long terme ?
Les projets religieux ne sont plus crédibles, les grandes idéologies
ont échoué. Qui va remplacer les prêtres au seuil
du troisième millénaire ? Emporté, le rêve
capitaliste dans la nausée des banlieues de grandes villes américaines
où se mêlent désespoir, chômage, drogue et
crime. Disparu, le mythe communiste... Que mettre à la place
? N’y aurait-il plus que chienlit ?
Et si nous nous trouvions seulement face à un changement d’époque
? Au moment où nous voyageons à 300 km/h dans des trains
climatisés, où la planète communique par Internet,
où la conquête de la Lune est déjà loin dans
l’histoire et où la mondialisation des économies
peut interféconder les cultures, il nous faut penser autrement.
Il devient évident qu’il nous faut cesser de réagir
à travers des pratiques et des valeurs anciennes, à commencer
dans nos organisations sociales et... dans nos façons de vivre.
Ce sont nos modèles, nos approches, nos façons de raisonner
qui ne sont plus en phase avec la réalité. Nous passons
d’un espace limité où tout pouvait être prévu
à l’avance à un espace planétaire où
il faut savoir réagir vite. Nos vies reposent encore sur des
croyances dérisoires. Comme au temps où la raison, n’ayant
aucune base solide pour s’exercer, avait inventé des repères
futiles, voire des histoires, faute de mieux.
Chaque mois, à partir de données de l’actualité,
le petit bouquet a demandé à André Giordan, professeur
à l’université de Genève, biologiste et épistémologue,
spécialiste connu sur le plan international des mutations sociales
d’interpeller vos neurones.
Il vous proposera d’aller au delà des évidences
ou de dépasser l’apparence. Il essaiera de vous remettre
en question ou tout simplement de réexaminer vos façons
de vivre ou de pensée !